Le SNPL Air France/Transavia réagit aux propos
du Groupe Dubreuil
Roissy, le 27 mars 2020 – Le SNPL AF/TO déplore, comme de nombreux acteurs de l’aérien français, la teneur des déclarations faites le 26 mars dans un entretien accordé à La Tribune par Jean-Paul Dubreuil et Marc Rochet.
Si le SNPL AF/TO se félicite de la bonne santé des compagnies aériennes françaises du Groupe Dubreuil, rien ne justifie, dans la crise que traverse notre industrie, l’attaque en règle de ses dirigeants sur des aides éventuelles d’Etat qui viendraient « prolonger des compagnies qui ne seraient pas suffisamment performantes » pour s’en prendre ensuite directement à Air France en déclarant qu’« aider Air France n’est pas très logique sur le plan concurrentiel ».
Il convient d’abord de préciser qu’Air Caraïbes et French Bee bénéficient toutes deux des allocations et exonérations de charges annoncées par l’Etat dans le cadre de l’activité partielle. En déclarant « aborder la crise en pleine forme » et avoir « levé 100 millions d’euros pour avoir de l’eau sous la quille », Jean-Paul Dubreuil et Marc Rochet devraient dès lors, par solidarité nationale et décence financière, renoncer à ces aides.
Dans une telle situation de plénitude économique et après avoir décidé de suspendre leurs vols, il est étonnant que les dirigeants d’Air Caraïbes et de French Bee aient laissé la charge à Air France d’organiser seule avec l’État le rapatriement de certains français laissés en souffrance un peu partout dans le monde. Des vols diplomatiques et humanitaires qui ont été effectués par les salariés d’Air France et de Transavia avec devoir et courage pendant qu’Air Caraïbes et French Bee annoncent que les « discussions sont en bonne voie avec les sociétés de leasing pour différer les loyers des appareils en location ».
Pendant ce temps, les Etats de nombreux pays dans le monde annoncent venir en aide à leurs compagnies aériennes, dans une attitude aussi responsable que consciente des conditions particulièrement difficiles que rencontre le secteur dans la crise actuelle. La presse annonce 12 milliards d’Euros pour la seule Singapore Airlines, 58 milliards de dollars pour les compagnies américaines, 584 millions d’euros de prêts garantis par l’État pour Norwegian et SAS… : seuls les dirigeants d’Air Caraïbes et de French Bee semblent contester la nécessité d’un plan « Marshall » du Transport Aérien.
Par ailleurs, il relève de la stricte logique qu’outre les aides d’Etat apportées globalement au secteur, les actionnaires des compagnies aériennes se préoccupent et injectent des liquidités dans les entreprises concernées. Comme le Groupe Dubreuil l’a fait à plusieurs reprises ces dernières années au bénéfice des compagnies de son Groupe, il est parfaitement du rôle de l’État français, actionnaire de référence, d’envisager toute solution pour protéger son patrimoine et la compagnie Air France, pourvoyeuse de dizaines de milliers d’emplois et d’une part de la richesse de notre pays.
En réaction aux déclarations de Messieurs Dubreuil et Rochet, Guillaume Gestas, Président du SNPL Air France/ Transavia déclare : « La situation dramatique actuelle devrait conduire les dirigeants d’Air Caraïbes et de French Bee à mesurer leurs propos. Le transport aérien mondial est dans un état d’urgence absolue qui impose cohésion et solidarité, plutôt que d’appeler, avec cynisme et intérêt, à un nettoyage du paysage aérien français. L’urgence va au rapatriement des ressortissants français dans le monde, au maintien d’une activité minimale, et à la survie de tous ceux qui permettront à notre économie un démarrage post-crise en respect des salariés et de leurs contrats de travail. Ceux d’Air France et de Transavia, au premier rang desquels les pilotes, s’inscrivent dans cette dynamique et condamnent tout plan de communication qui viserait d’autres objectifs. »