Assises du transport aérien :
Qu’attend le Gouvernement pour agir ?
Roissy CDG, le 27 septembre 2018 – A l’occasion de l’ouverture des Assises du transport aérien en mars 2018, le SNPL France ALPA appelait le Gouvernement à traiter sans tabou de tous les sujets stratégiques susceptibles de relancer le pavillon aérien français et à associer aux discussions l’ensemble des acteurs du secteur. Aujourd’hui, à l’occasion du salon IFTM-Top Résa qui rassemble les professionnels du secteur, et après des mois de travail, les craintes du SNPL se confirment : cette formidable opportunité de débattre de sujets clefs semble vouloir déboucher sur des mesures totalement insignifiantes.
La façon dont le Gouvernement a refusé d’emblée d’aborder les conséquences de la potentielle privatisation du Groupe Aéroports de Paris, alors qu’elle impactera très largement et directement les transporteurs aériens, nous avait mis la puce à l’oreille. Aujourd’hui, le SNPL ne peut que constater l’absence de volonté du Gouvernement de faire de ces Assises un rendez-vous à la hauteur des attentes.
Nous avions cependant choisi de rester confiants dans la capacité des acteurs du secteur à convaincre les décideurs politiques de la nécessité d’agir sur les leviers économiques à leur disposition : baisse des redevances aéroportuaires, réduction du poids de la taxe de solidarité et de toutes les autres taxes qui écrasent notre activité, intensification de la lutte contre la concurrence déloyale, etc.
Tandis que ces importants sujets tardaient à être abordés, nous avons pourtant poursuivi notre participation aux groupes de travail avec la volonté de proposer des solutions pour rendre de nouveau compétitif le transport aérien français tout en faisant reconnaître les spécificités professionnelles de notre métier au travers de la création d’une convention collective pilote. A présent, nos craintes se confirment d’autant plus que le Gouvernement a pris ces derniers mois plusieurs décisions allant clairement à l’encontre des intérêts du secteur comme l’autorisation de la création d’une double-caisse à l’aéroport de Nice ou comme l’octroi à la compagnie Emirates de nouvelles fréquences vers la France, alors que l’attribution de nouveaux droits de trafics est gelée par l’Union européenne.
Dans le même temps, le Gouvernement restait sourd aux différentes recommandations des professionnels du secteur. Pire encore, il aura fallu plus de six mois pour convaincre le ministère des Transports de la nécessité qu’un groupe de travail se penche sur la question de la lutte contre la fraude.
C’est dire si nous doutons désormais de la capacité de ces Assises à aboutir à des avancées concrètes et mesurables. Cet état de fait, nous ne sommes dorénavant plus les seuls à le dénoncer comme en témoigne la récente montée au créneau des dirigeants des compagnies aériennes françaises, constatée lors du salon IFTM-Top Résa.
Le SNPL France ALPA appelle une nouvelle fois le Gouvernement à profiter des dernières semaines de travail des Assises pour enfin écouter les acteurs du transport aérien.
Sans une véritable prise de conscience des pouvoirs publics concernant les enjeux auxquels ces derniers font face, le secteur aérien français sera inévitablement balayé par la concurrence internationale.
Les politiques sont maintenant face à leurs responsabilités.