Grève de près de 90 % des pilotes d’Hélicoptère du « SAMU » !

Roissy CDG, le 03 décembre 2019 –  Le SNPL France ALPA a déposé un préavis de grève, depuis le 15 novembre, suite à l’appel d’un collectif de pilotes du Service Médical Urgent par Hélicoptère, auprès des principaux opérateurs : Babcock et SAF. Ce préavis est reconductible jusqu’à la fin de l’année, et pourrait se poursuivre en 2020 si la revalorisation de leur travail demandée n’est pas obtenue.

Les pilotes du Service Médical Urgent par Hélicoptère exercent leur profession dans des situations de stress, contraignantes, qui nécessitent rigueur et professionnalisme et ce, de jour comme de nuit.

L’essence même de l’activité des sociétés pour lesquelles ils travaillent est d’assurer des missions de transport sanitaire, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Ces missions nécessitent une planification particulière des pilotes. En effet, pour assurer des permanences, ils sont planifiés 7 jours consécutifs, de jour comme de nuit, avec des amplitudes de travail de 12 à 14 heures, et en moyenne 92 heures par semaine ; ce qui les conduit à travailler jusqu’à 2000 heures par an, soit 400 heures au-dessus de la moyenne nationale française. Il va sans dire qu’en plus ces heures supplémentaires ne sont ni prises en compte, ni payées !

Cette planification peu commune, avec souvent des plannings connus tardivement, a des impacts directs sur leurs vies personnelles et familiales.

À cela vient s’ajouter une augmentation des responsabilités : ajout d’assistance de vol depuis 2016, machines de plus en plus complexes, vol sous jumelles de vision nocturne JVN, vol aux instruments IFR, etc.

De plus, bien qu’ayant des contrats de travail à durée indéterminée, ceux-ci sont liés à des contrats de service public avec les hôpitaux, pour une durée de 5 à 8 ans. Cela génère une forme de précarité répétitive et stressante puisque la société qui remporte le nouvel appel d’offre n’a aucune obligation de reprendre les pilotes déjà en poste. De nombreux collègues ont été confrontés à cette problématique et se sont donc récemment retrouvés au chômage.

De plus, en raison de ces changements fréquents de contrats, les pilotes SAMU vivent souvent à plusieurs centaines de kilomètres de leur lieu de travail, avec des frais de déplacement conséquents qui restent à leur charge, les éloignant de leur famille de 7 à 9 jours consécutifs.

L’ensemble de ces spécificités et de ces contraintes justifie que les pilotes du Service Médical Urgent par Hélicoptère perçoivent une juste rémunération. Or ce n’est pas le cas.

En effet, les grilles de rémunération des personnels navigants techniques du secteur ne sont en adéquation ni avec les qualifications, ni avec les contraintes rattachées à l’exercice de la profession. À titre d’exemple, certains ont actuellement des rémunérations moindres que les personnes en charge des pleins de carburant des hélicoptères à l’aéroport !

Tous les pilotes ont plusieurs milliers d’heures de vol à leur actif et se sont mis au service de la population. Ils sont embauchés selon une grille de salaire conventionnelle dont le premier échelon pour 2019 est de 2263 euros nets, auquel s’ajoute une prime SAMU de 361.75 euros nets.

Cette grille salariale n’a augmenté que de 9 % ces dix dernières années, alors que le SMIC a évolué de 16 % sur la même période.

Cette année l’évolution salariale a été égale à 0 %.

Les pilotes des pays voisins touchent deux à trois fois plus.

Ainsi, il apparaît justifié et indispensable de mettre un terme à cette situation anormale. Pour cela, les pilotes d’hélicoptère des services médicaux d’urgence demandent une augmentation générale de leur grille des salaires de 500 € nets. Cette revalorisation salariale ne doit être en aucun cas liée à l’ancienneté, à l’expérience, aux heures de vols effectuées.

À cette heure, nous n’avons eu aucune proposition. Tant que les pilotes concernés n’auront pas obtenu satisfaction, le SNPL France ALPA les appellera à cesser le travail.

Pour plus d’informations, vous pouvez contacter :
Marie-Claude Amphoux, SNPL France ALPA, Relations Presse – 01.49.89.24.16