Le SNPL dénonce le blocage du dialogue social au sein de Corsair
Rungis, le 24 octobre 2024 – La section Corsair du Syndicat National des Pilotes de Ligne (SNPL Corsair) dénonce des relations sociales totalement bloquées au sein de la compagnie Corsair et alerte sur des pratiques managériales qui se dégradent au point d’impacter potentiellement la sécurité des vols.
La situation économique décrite par la direction de Corsair reste tendue alors que la compagnie est toujours dans l’attente d’une décision des autorités bruxelloises concernant la validation de son plan de restructuration et de pérennisation.
Dans ce contexte complexe, les pilotes ont pris leurs responsabilités. Ils ont fourni des efforts conséquents à la suite de la crise covid, et ont accepté encore récemment de suspendre leurs revendications salariales quand la direction a décidé de suspendre brutalement les négociations annuelles obligatoires (NAO), cela malgré l’inflation très forte pesant sur leur pouvoir d’achat.
Cependant, le SNPL Corsair constate que la direction profite de cette situation pour accroître la pression sur les pilotes en n’appliquant pas les accords en vigueur, en imposant les actes de carrière de manière partiale voire injuste, et désormais en mettant en place une politique de menaces et des sanctions envers ceux-ci (mise en garde, blâme, voire licenciement !).
Cela alors que le contexte actuel est déjà marqué par plusieurs facteurs fragilisant la sécurité et la sûreté des vols :
- très fort renouvellement des personnels ces dernières années, avec un nombre considérable de formations et d’accès à de nouvelles fonctions (accès long-courrier, passages instructeurs / commandant de bord / chef de cabine, etc.) ;
- perturbation de la sérénité des postes de pilotages au regard de l’avenir de Corsair et de la situation économique actuelle stressante ;
- perte de confiance des pilotes dans leur management ;
- maintien de la desserte de Bamako malgré les risques très importants, bien réels au regard des attentats récents et des alertes de sûreté actuelles ;
- Désengagement et perte de motivation d’un certain nombre de pilotes qui préfèrent partir en retraite ou postuler ailleurs.
Toutes les mises en garde du SNPL en matière de sécurité ou de sûreté sont systématiquement ignorées par la compagnie. Pire, la multiplication des sanctions à l’encontre des pilotes et l’absence de soutien de leur encadrement direct, créent un stress supplémentaire allant à l’encontre de la sécurité des vols et du principe de culture juste.
A ce climat anxiogène, entretenu par la direction, vient s’ajouter un blocage complet des relations sociales au sein de la compagnie. L’ensemble des représentants du personnel se retrouve face à une direction fermée, qui refuse de dialoguer et fait le choix de prendre des décisions unilatérales. A titre d’exemple, l’introduction forcée par l’encadrement pilote du passage au choix des commandants de bord en dit long sur la gestion des effectifs. Cette décision permet notamment à la direction de “contrôler” les officiers pilotes de ligne, en mettant une pression sur leur carrière future. Une méthode impactant directement l’appel à volontariat des copilotes pour la réalisation des vols sur Bamako.
Le SNPL Corsair en appelle aux actionnaires de la compagnie pour que des mesures fortes soient prises pour imposer un changement de comportement et de management au sein de la direction de la compagnie, et pour rétablir un environnement de travail serein, nécessaire afin d’assurer pour tous, équipages et passagers, une sécurité de vol optimale au sein de Corsair.
Si la réponse attendue n’est pas à la hauteur de l’enjeu, des mesures plus drastiques seront engagées. Un mouvement de grève n’est pas à exclure pour mettre en œuvre les mesures nécessaires afin que soit maintenue la sécurité des vols de Corsair. Le SNPL Corsair reste ouvert au dialogue afin de trouver ensemble des solutions rapidement, sans pénaliser nos passagers.