Plans de sauvetage du transport aérien :

Ne nous trompons pas de combat !

Roissy CDG, le 23 avril 2020 – Les entreprises du transport aérien, partout dans le monde, sont touchées en plein cœur par la crise sanitaire du COVID 19, contraintes de laisser à terre une immense partie de leurs flottes d’avions.

L’effondrement du trafic occasionné par le confinement des populations dans le monde entier est sans précédent. L’impact économique est tel que la survie de nombre de compagnies aériennes est menacée à très court terme, et que des centaines de milliers d’emplois dans le monde sont en danger.

Et quelle musique entend-on aujourd’hui en France face au drame humain en train de se jouer ?

Des réticences à intervenir, des exigences de conditionnement de l’aide à l’amélioration des performances écologiques ; des pressions de groupes d’influence environnementaux sur les députés lors du vote du projet de loi de finance rectificative 2020 ; un Haut Conseil du Climat qui publie un rapport ouvertement hostile au transport aérien, sans daigner prendre un pas de recul.

Les compagnies aériennes ont été reconnues pendant cette crise comme indispensables au bon fonctionnement de la Nation, elles ont – et pour une très large part Air France – assuré le rapatriement des ressortissants français bloqués à l’étranger. Air France a également mis en place un véritable pont aérien entre la Chine et la France pour approvisionner le pays en matériel médical et équipements de protection de la population. Les personnels navigants et les pilotes en particulier ont assuré ces missions au péril de leur santé et de celle de leurs proches. Il est particulièrement choquant que le remerciement envisagé par certains soit de détruire cette industrie en jetant à la rue les milliers de personnes qui ont contribué largement à l’effort national pendant cette crise. Le Syndicat National des Pilotes de Ligne dénonce l’indécence de tels positionnements.

On parle aujourd’hui de plans de sauvetage : l’image est particulièrement adaptée, c’est bien d’urgence vitale dont il s’agit.

Concentrons-nous aujourd’hui sur le sauvetage ! Sauvons les dizaines de milliers d’emplois en jeu en France, donnons-nous les moyens de construire l’avenir une fois sains et saufs sur la rive.

Le SNPL France ALPA rappelle par ailleurs que le transport aérien n’a pas attendu le COVID 19 pour se consacrer pleinement au sujet de la transition écologique.

Il a été pris à bras le corps par l’ensemble des acteurs bien avant que l’urgence écologique ne soit devenue une réalité quotidienne.

Constructeurs, motoristes, compagnies aériennes, équipementiers, pilotes, régulateurs, tous participent au quotidien à diminuer l’empreinte écologique d’une activité à l’origine de 3% de la pollution mondiale, dans le contexte de croissance ininterrompue du transport aérien des dernières décennies.

Le SNPL France ALPA appelle, dans la situation particulièrement difficile occasionnée par la crise du COVID 19, à ne pas céder à la facilité consistant à désigner des boucs émissaires : ne pas perdre de vue le sens des priorités et des urgences, nous permettra, sur des bases consolidées, de collectivement relever le défi climatique.