PLF 2024 :
Le SNPL opposé à toute nouvelle taxe freinant la décarbonation de l’aérien
Roissy CDG, le 3 octobre 2023 – Le 27 septembre 2023, le Gouvernement français a présenté un nouveau projet de loi de finances (PLF) pour 2024. Ce PLF entend mettre en place une taxe sur l’exploitation d’infrastructures de transport de longue distance, et notamment sur les 4 plus gros aéroports français, à compter du 1er janvier 2024.
Le SNPL France ALPA, représentant plus de 6000 pilotes exerçant sur le territoire français, s’oppose à ce projet qui n’aura clairement aucun effet positif sur le climat et dont l’unique objectif est d’engranger des revenus publics supplémentaires au détriment du secteur aérien et donc des compagnies aériennes et, in fine, des passagers.
Le SNPL France ALPA ne peut qu’approuver le principe de la nécessité de réduire les émissions de CO2. Pour cela, l’aviation commerciale fait déjà beaucoup d’efforts et doit investir massivement dans la recherche et le développement de carburants alternatifs et de moyens de propulsion plus efficaces. Les pilotes entendent bien évidemment contribuer pleinement à ces efforts. Cependant si une nouvelle taxe aérienne devait voir le jour, elle devrait être a minima intégralement dédiée à l’amélioration de l’empreinte carbone du transport aérien français.
Si l’idée du Ministre des Transports de taxer les sociétés aéroportuaires les plus rentables (revenus d’exploitation supérieurs à 120 M€ et résultat net supérieur à 10 %) peut au premier abord sembler bonne, il est évident que ces aéroports, hyper-rentables, n’assumeront aucunement ce surcoût et s’en délesteront sur les compagnies aériennes et leurs passagers, venant obérer la faculté d’investissement des compagnies et encore un peu plus le pouvoir d’achat des Français, déjà très largement entamé.
De plus, ces taxes seront principalement supportées par les compagnies aériennes françaises, ainsi que celles basées sur ces quatre aéroports, telles qu’Air France, HOP, Corsair, Air Caraïbes Atlantique, French Bee, easyJet… Les compagnies étrangères ainsi que les compagnies low-cost opérant sur des aéroports secondaires ne seront que peu ou pas impactées. Cela créera inévitablement une distorsion de la concurrence au détriment du pavillon français ou des compagnies basées en France.
Est-ce vraiment la volonté de notre Gouvernement ?
Le SNPL France ALPA exhorte le Gouvernement à revoir sa copie. Le secteur aérien français ne doit pas être encore et toujours le bouc émissaire du changement climatique !
Nos compagnies aériennes investissent d’ores et déjà des millions d’euros pour leur transition écologique, comme l’acquisition de nouveaux avions moins polluants, l’utilisation de carburants durables ou le développement de filières innovantes.
Ne leur coupez pas les ailes !