Préavis de grève chez CMA-CGM Air Cargo :
La direction sourde à toutes les revendications de ses pilotes
CDG, le 4 juillet 2023 – La section CMA-CGM du Syndicat National des Pilotes de Ligne (SNPL CCAC) demande depuis plusieurs mois qu’un réel dialogue social soit instauré au sein de cette nouvelle compagnie aérienne. Face à la surdité de leur direction, le SNPL CCAC a déposé un préavis de grève du 4 au 7 juillet. Ce préavis étant bien entendu susceptible d’être renouvelé.
CMA-CGM AIR CARGO (CCAC) est une nouvelle compagnie aérienne long-courrier française dédiée au fret. C’est une filiale du Groupe français CMA-CGM qui fait partie des leaders mondiaux sur le marché du fret maritime.
CCAC opère aujourd’hui 5 avions cargos, basés à Roissy-CDG, et emploie un peu plus de 120 pilotes.
La compagnie a procédé à ses premiers recrutements de pilotes en septembre 2021, en pleine crise de la Covid. A cette période, un très grand nombre de pilotes, très expérimentés, étaient sur le marché du travail en raison des nombreuses réductions brutales d’effectifs partout dans le monde, puisque le secteur aérien était quasiment à l’arrêt. Pour rappel, de nombreux pilotes se sont vu privés d’emploi et de rémunération du jour au lendemain.
Grâce à ces circonstances compliquées, la direction CCAC a pu mettre en place pour ses personnels des règles d’emploi et de rémunération très en dessous de ce qui se pratiquait dans les compagnies aériennes concurrentes. Les pilotes avaient accepté de signer à ces conditions, car la compagnie leur avait promis une amélioration très rapide de ces conditions.
La situation de l’aérien a désormais changé, avec une reprise d’activité forte et très rapide du transport aérien, ce au niveau mondial. La situation du marché de l’emploi des pilotes s’est, en conséquence, inversée. De plus, la première année d’exploitation de CCAC est largement bénéficiaire ; or les promesses d’amélioration des conditions de travail des pilotes, faites par la direction, ne sont pas tenues.
Étant donné que le secteur se porte de mieux en mieux, aucun des arguments économiques, négatifs selon les dires de la direction, ne peut expliquer de pareilles conditions de travail. En effet, partout les conditions d’emploi et de rémunération des pilotes s’améliorent, sauf chez CCAC où la rémunération et les conditions de travail des navigants restent très inférieures à celles pratiquées en France et ailleurs en Europe. Ce refus de la direction d’améliorer les conditions de travail est inacceptable pour les pilotes CCAC.
Lors du lancement des opérations aériennes de CCAC pendant la crise de la Covid, les pilotes se sont engagés entièrement et ont dû faire face à de très nombreux aléas et difficultés afin de mener à bien leurs missions, difficultés qui continuent encore aujourd’hui. Mais que fait la compagnie pour les remercier: des promesses non tenues !
Depuis plusieurs mois, le SNPL demande à la direction de réévaluer les salaires et les conditions de travail de ses pilotes pour les aligner sur celles des compagnies long-courriers européennes équivalentes. Pour seules réponses (et pour faire traîner les choses), la direction a proposé un calendrier de “négociations” totalement inacceptable et l’octroi de mesurettes, décidées unilatéralement et clairement insuffisantes au regard des attentes et des revendications légitimes des pilotes.
Malgré les nombreux messages d’alerte du SNPL, la direction ne semble pas saisir l’urgence de la situation et reste sourde aux demandes.
Ces conditions de travail poussent un grand nombre de pilotes CCAC à vouloir quitter la compagnie pour des cieux plus radieux. De plus, ce manque d’attractivité risque d’empêcher la compagnie de recruter des pilotes en nombre suffisant. Il en va de la croissance et de la pérennité de la compagnie.
Après ces mois de patience et face à la surdité de la direction, le SNPL a décidé de déposer un préavis de grève du 4 au 7 juillet, préavis qui pourra être reconduit.
Les pilotes CCAC sont mobilisés afin d’obtenir enfin des conditions de travail justes et loyales !
À compter du 4 juillet, les pilotes de CCAC sont appelés à cesser le travail. La durée de ce mouvement social sera entre les mains de la compagnie et dépendra des propositions qu’elle fera à ses pilotes.