Accident du Rio-Paris :

Airbus et Air France renvoyées en correctionnelle

 

 

conseil européen

Roissy CDG, le 12 mai 2021 – Le Syndicat National des Pilotes de Ligne accueille avec soulagement la décision de la Chambre de l’instruction de renvoyer, douze ans après l’accident du vol Air France AF447, Airbus et Air France devant le Tribunal correctionnel. 

La Chambre a jugé qu’il existait des charges suffisantes contre le constructeur et l’exploitant de l’avion pour les renvoyer en correctionnelle, comme le SNPL et les familles des victimes le demandaient.

Le constructeur a sous-estimé la gravité des défaillances des sondes Pitot équipant l’aéronef et n’a pas pris toutes les dispositions nécessaires pour informer d’urgence les équipages et contribuer à les former efficacement pour pallier le risque en résultant.

Air France n’a pas mis en œuvre une formation adaptée à la procédure à suivre en cas de givrage des sondes Pitot et l’information qui s’imposait pour assurer la sécurité des opérations aériennes.

Cette obligation incombait également au constructeur qui face à ce risque accru et connu aurait dû, non seulement inciter les compagnies aériennes à former leurs équipages, mais aussi procéder lui-même à une formation et une information précise pour expliquer aux pilotes ce risque.

Airbus aurait dû sonner l’alerte tant auprès des autorités de tutelle que des compagnies aériennes. 

Cette carence a empêché les pilotes de réagir comme il le fallait. Elle a créé la situation qui a conduit à l’accident.

Un grand pas a été aujourd’hui franchi avec cette décision fondamentale pour la sécurité du transport aérien et le SNPL s’en félicite.

Le SNPL a une pensée particulière pour les victimes et l’immense soulagement qu’elles doivent éprouver aujourd’hui après tant d’années de combat.

Il appartient désormais au Tribunal, dans le cadre d’un débat public et contradictoire, d’analyser et juger les responsabilités respectives des acteurs de ce dramatique accident.