Retour de Norwegian :
De qui se moque-t-on ?
Roissy CDG, le 30 juin 2021 – La compagnie Norwegian “a filé à l’anglaise” en janvier 2021 en décidant tout simplement de fermer sa base française située à Roissy-Charles de Gaulle (CDG) et de se débarrasser de l’ensemble de ses salariés français. Après des mois de bataille pour faire respecter le droit français, pour ouvrir la liquidation en France et permettre ainsi aux salariés d’être licenciés dans les règles, l’été semble miraculeusement avoir éclairci le ciel de Norwegian.
Il n’y a plus de base Norwegian à CDG, le PSE est encore tout chaud…qu’à cela ne tienne ! Sur le site de Norwegian.com vous trouverez pour les mois de juillet et août, comme si de rien n’était, pas moins de 34 destinations reliant CDG à la Norvège, le Danemark, l’Espagne, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, l’Italie ou encore la Pologne. Ce n’est pas tout : 64 destinations pour Nice, 12 pour Montpellier…
En mars dernier, le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) s’était déjà ému de l’annonce de la création de la nouvelle compagnie norvégienne Norse Atlantic et de la volonté affichée de cette dernière de reprendre les vols transatlantiques abandonnés par Norwegian, notamment au départ de Paris-CDG.
Mais là, on semble avoir touché le fond. Pendant que la solidarité nationale continue à verser les arriérés de salaires non payés par Norwegian ou une partie, parfois infime, des indemnités de licenciement dues aux ex salariés français, Norwegian veut également sa part non seulement au travers du marché français de l’aérien, mais très certainement aussi sur le dos des travailleurs appelés à opérer ses vols. Combien de pilotes étrangers sous statut d’auto entrepreneur, ou sous contrat précaire, sans protection sociale, seront concernés ?
Comment une telle situation est-elle possible ? C’est un exemple criant de la nécessité de revoir les règles européennes applicables au secteur. Alors que, depuis des années, les Chefs d’Etat et de gouvernement européens appellent de leurs vœux pour une Europe plus sociale, dans les faits rien n‘est fait pour bouger les lignes.
Le SNPL demande aux décideurs français et européens de tout mettre en œuvre pour empêcher de telles situations ubuesques de nivellement social par le bas.