Quand la Commission européenne tente d’anéantir les efforts des salariés d’Air France
Roissy, le 3 février 2021 – Le SNPL Air France – Transavia a pris connaissance par voie de presse de la demande formulée par la Commission européenne au Groupe Air France d’abandonner un volume conséquent de créneaux sur l’aéroport de Paris-Orly en contrepartie de l’approbation d’une indispensable recapitalisation de l’entreprise.
Le Groupe Air France-KLM, ainsi que l’ensemble du secteur du Transport Aérien en Europe et dans le monde, fait face à la crise la plus grave de son histoire.
Comme l’ont fait tous les États européens avec leurs compagnies aériennes les plus exposées à la crise sanitaire, l’État français a soutenu Air France par un prêt garanti, des reports de charges et l’activité partielle.
Si ce soutien est déterminant pour la survie à court terme de notre entreprise, cela ne saurait occulter la profonde transformation débutée avant la crise et dont le court-courrier à Orly est la cheville ouvrière. L’accélération de ce plan de transformation a d’ailleurs été la contrepartie au soutien de l’État français.
Or, la Commission européenne demande aujourd’hui au Groupe Air France d’abandonner proportionnellement plus de créneaux que demandé à Lufthansa sur Francfort et Munich. Lufthansa y a pourtant une position bien plus forte qu’Air France sur Orly dont les créneaux sont par ailleurs contraints.
Quel intérêt la Commission européenne a-t-elle d’empêcher la compagnie nationale historique française de se réformer au prétexte d’ouvrir davantage la desserte de Paris à la concurrence étrangère ? Volonté d’autant plus incompréhensible que l’aéroport de CDG, non contraint en slots, permet déjà d’ouvrir le marché parisien à la concurrence.
En rapatriant des milliers de Français au printemps 2020, en allant chercher des masques et du matériel médical en plein cœur de la crise sanitaire ou en transportant des vaccins partout dans le Monde, Air France a une nouvelle fois démontré qu’il est stratégique de défendre les intérêts d’une grande compagnie française.
Le SNPL Air France-Transavia préfèrerait voir la Commission européenne prendre à bras le corps la réalité des distorsions de concurrence dans le Transport Aérien européen ; les principales compagnies low cost ont leur actionnaire majoritaire et leur management en dehors de l’Union Européenne. Ces compagnies jouent aux limites des règles lorsqu’elles existent et profitent de régimes fiscaux et de règles sociales non harmonisés entre les États de l’Union.
Guillaume Gestas, le président du SNPL Air France-Transavia, déclare : “Le SNPL Air France-Transavia, comme l’ensemble des salariés d’Air France, a pris une part active à cette transformation et ne comprendrait pas qu’une décision de la Commission européenne vienne ruiner nos efforts au prétexte fallacieux de rétablir une juste concurrence. “