Décarbonation du transport aérien : le potentiel des carburants alternatifs
Le SNPL France ALPA travaille depuis juillet 2019 avec Carbone 4, un cabinet indépendant spécialisé dans la transition carbone et l’adaptation au changement climatique. Le fruit de cette collaboration a déjà fait l’objet de deux argumentaires : l’un portant sur l’impact économique et environnemental de l’introduction d’une écotaxe sur les billets d’avions et l’autre sur la fiscalité de l’aérien et à l’affectation des recettes à la décarbonation du transport aérien.
Au-delà des constats proprement dits sur la fiscalité verte et ses conséquences sur le transport aérien, il restait à effectuer un état des lieux des carburants alternatifs disponibles sur le marché et à observer quelles seraient, en France et en Europe, les possibilités de développement d’une filière « bio-kérosène ». C’est ce qui a été entrepris par Carbone 4 dans la troisième partie de son étude.
Selon Carbone 4, il existe peu d’alternatives autres que le kérosène liquide : le kérosène de synthèse, ou produit à base de biomasse, représente donc un enjeu majeur dans la décarbonation du transport aérien. Aussi, l’implantation d’une filière de production de carburants alternatifs en France semble d’autant plus légitime et encourageable que son trafic aérien est important (4ème pays européen et 2nd plus grand aéroport européen (CDG)), son marché domestique conséquent, que les perspectives d’emploi sont intéressantes et que le tissu industriel susceptible de se lancer dans un tel projet existe déjà dans le pays. Divers projets ont en outre vu le jour en bénéficiant de subventions nationales ou internationales.
Reste qu’il convient de valoriser ces atouts et de s’engager fortement dans la recherche et développement au travers d’une stratégie incitative et non punitive.
Le Gouvernement semble en prendre conscience : le 28 janvier 2020, il a ainsi lancé une feuille de route nationale pour l’émergence d’une filière de biocarburants durables dans le transport aérien en France, lesquels devraient représenter 2 % du total de la consommation de carburants en 2025 et 5 % en 2030.
Une initiative qui a été saluée par plusieurs acteurs incontournables comme Airbus, Air France, Safran, Suez et Total, tous engagés depuis 2017 dans l’ECV (Engagement pour la croissance verte).