AU COEUR DE LA SECURITE DES VOLS
Au quotidien, les pilotes de ligne gèrent l’équipage et le vol afin de satisfaire au mieux le client. C’est l’aspect commercial de leur métier, essentiel au développement de la compagnie aérienne pour laquelle ils travaillent. Mais ceci est la partie émergée de l’iceberg. Leur savoir-faire principal se verra le plus souvent dans un simulateur, lorsque les choses « tournent mal ». Ils ont alors à traiter des pannes et des problèmes en grande quantité : de l’explosion d’un moteur à un déroutement médical urgent, en passant par une panne de communication.
Ces compétences sont acquises tout au long d’un processus allant de l’examen d’aptitude médicale et psychologique à la formation technique et humaine en école puis en compagnie.
Une formation très complète
La « compétence technique » consiste en la bonne conduite de l’avion sur lequel le pilote est qualifié. Il doit être capable de le piloter dans toutes les circonstances : autant en pilotage manuel qu’en utilisant les automatismes complexes, dans des conditions de vol normales ou dégradées. Ces conditions peuvent être « dégradées » aussi bien par des causes externes (météo, mauvaise gestion par le contrôle aérien) qu’internes (panne d’un système de l’avion, incapacité médicale de l’un des pilotes). Il doit donc connaître parfaitement son avion, de son comportement aérodynamique, à ses systèmes (hydrauliques, électriques, pneumatiques, informatiques) en passant par ses check-lists.
Mais cette compétence ne suffit pas.
Passé le cursus initial en pilotage et en navigation, les futurs pilotes de ligne sont formés au travail en équipage et aux facteurs humains. Comme l’ont montré les cas des vols Qantas 32 ou US Airways 1549, le management humain est souvent essentiel dans le traitement heureux d’un événement grave.
C’est la capacité à obtenir le meilleur de chacun des membres d’équipage qui va permettre de faire les bons choix. On appelle cela le Crew Ressource Management (CRM). Ce concept regroupe :
. La gestion de la fatigue, du stress et de la charge de travail,
. Le partage de l’information,
. La prise en compte de l’erreur (qui est humaine) et la capacité à y répondre,
. La conscience de la situation,
. Le leadership et la capacité de travail en équipage.
Ces compétences sont régulièrement entretenues et mises à jour. En plus d’une visite médicale, chaque année, les pilotes de ligne suivent 4 séances de simulateur pour tester et développer leurs capacités. Chaque entraînement est différent et suit un programme élaboré en fonction des tendances observées dans l’industrie.
Ce travail, qui se poursuit tout au long de la carrière, permet de garantir un haut niveau de sécurité des vols et ce, malgré une croissance exponentielle du trafic aérien mondial.
Le SNPL participe dans la durée à l’amélioration de la sécurité des vols
Le syndicat prolonge cette exigence de qualité que connaissent tous les pilotes de ligne en veillant à ce que les changements, quels qu’ils soient, ne détériorent pas la sécurité des passagers au profit d’un excès de rentabilité ou de choix politiques non judicieux.
Par le biais de sa commission technique et de ses relations internationales, le SNPL France ALPA participe à des réunions avec les industriels ou avec les décideurs politiques afin d’apporter l’expertise des pilotes de ligne. Les sujets abordés sont très divers tels que les conditions de suivi médical ou la qualité de l’air en cabine.
A l’initiative des pilotes de ligne, l’aviation civile a été particulièrement novatrice dans le domaine du retour d’expérience. Les accords signés par le SNPL ont permis une quasi-transparence des évènements vécus par les équipages. La garantie de non-punitivité (sauf en cas d’abus avérés) permet de faire bénéficier à chacun de l’expérience des autres mais également de déceler des signaux faibles, précurseurs d’accident, et donc d’éviter des événements malheureux.