Périmètre ou intégration ? La dernière réponse du Bureau
10 septembre 2019 – Une nouvelle fois le Bureau sortant subit des attaques sur le périmètre où il nous est reproché de ne pas nous être appuyés sur l’avenant n°3 de l’accord « DB CAPEGHAF » et sa garantie de 58 charges réacteurs.
Mais si nous n’avons pas fait référence à cet avenant dans notre dernière communication, c’était dans le seul but de ne pas humilier nos contradicteurs.
Alors que dit cet avenant ?
D’abord, il autorise HOP! à diminuer la garantie précédente de 25 charges CRJ à 23 charges, en échange de quoi HOP! s’engage à :
- Exploiter 76 charges dont 58 réacteurs MAIS sans aucune garantie sur le nombre d’heures de vol.
- Reclasser prioritairement les PNT Bombardier si les CRJ étaient remplacés par un autre type d’avion régional.
- Négocier un accord sur l’article 83 (retraite supplémentaire).
- Négocier un accord d’intéressement.
Cet avenant a été signé le 1er avril 2016. Est-ce une blague ?
Et bien oui, c’en est une !
Le 3 avril 2016, soit trois jours après sa signature, les trois compagnies de HOP! fusionnaient au sein de la Holding HOP! et TOUS les accords de nos trois compagnies étaient automatiquement dénoncés.
Autrement dit cet avenant n’engageait la direction que pour 15 mois. 15 mois durant lesquels il n’était nullement prévu de remplacer les CRJ par d’autres GTR ; la direction organisa deux réunions de négociation sur l’article 83 et sur l’intéressement à la suite desquelles elle fit le constat de nos désaccords ses propositions étant très insuffisantes. Elle avait donc rempli son engagement à négocier, ce qui n’est pas pour autant une obligation de résultat !
Quant aux charges, il faut comprendre qu’une garantie de charges avion, c’est l’équivalent d’une garantie d’emploi puisqu’à chaque charge avion correspond normalement l’emploi de 5 équipages. Mais souvenez-vous, c’est aussi à ce moment-là que la direction inventa les 3 charges charters, qui elles, n’employaient qu’un seul équipage et seulement le week-end.
Vous l’aurez compris, cet avenant n’engageait la direction à strictement rien, elle le savait parfaitement lorsqu’elle l’a signé le 1er avril 2016 et les syndicats signataires aussi. Cet avenant était donc juste un accord dit “d’affichage”, qui avait simplement pour objectif de rouler quelques pilotes crédules dans la farine.
Alors OUI le Bureau ne s’est pas battu pour faire respecter cet avenant, non pas parce que nous savions déjà qu’il n’avait aucune valeur en termes de garantie d’emploi pour les pilotes de HOP!, mais tout simplement parce que la direction de l’époque n’avait pas du tout anticipé les départs vers AF.
Or, depuis la fusion du 3 avril 2016, si l’on compte les départs de pilotes du dernier PDV, les départs en retraite, les quelques pilotes qui ont malheureusement perdu leur licence, plus tous les départs vers AF des pilotes de la liste C, c’est près de 300 pilotes qui ont quitté les effectifs de HOP!.
Par conséquent, si nous avions obligé la direction à respecter cet accord, nous aurions dû également empêcher les pilotes de la liste C de partir chez AF.
Cela aurait-il été acceptable par les pilotes de la liste C ? Bien sûr que non !
Ces départs massifs n’ont-ils pas permis de nombreux actes de carrière aux pilotes de HOP! et n’ont-ils pas permis l’embauche de près de 180 pilotes ?
Aujourd’hui, nous savons tous que les accords AF ont conduit les directions successives de HOP! à capituler face à la concurrence des low-cost. Benjamin Smith a décidé de supprimer la marque HOP! et de sortir de notre flotte les ERJ, ce qui réduit à néant l’objectif que nous avions inscrit dans la C-PNT de remonter à 64 charges réacteur.
Nous n’avons donc plus la moindre chance de nous développer à nouveau et aucun accord de garantie de charges n’y changera rien.
En conséquence de cette situation, le meilleur moyen de protéger les emplois et les carrières futurs des pilotes de HOP! c’est de rentrer dans la maison mère et de cesser de se contenter de la cabane du chien au fond du jardin.
L’intégration est d’ailleurs le souhait exprimé par 87 % des pilotes de HOP!.
Voilà pourquoi négocier un accord de garantie de charges nous paraît être un combat d’arrière garde et qu’il nous semble bien plus utile, pour l’avenir des pilotes de HOP!, de concentrer nos forces sur la recherche de solutions permettant d’obtenir notre intégration.
Syndicalement,
Le Bureau SNPL HOP!